Article paru dans Les Echos le 8 novembre 2019 - Auteur : Laurence Boccara

C’est une première. La capitale française a détrôné la britannique au classement des villes mondiales les plus attractives pour les investissements étrangers dans l’immobilier, selon l’étude trimestrielle de CBRE publiée ce vendredi.

Les investisseurs étrangers en immobilier font davantage leurs emplettes à Paris que dans la City. Selon l’étude trimestrielle du conseil en immobilier CBRE, publiée ce vendredi, la capitale française, jusqu’alors dauphine, détrône pour la première fois son homologue britannique. Les investisseurs la placent en tête des villes les plus attractives d’Europe et du monde, devant Londres. Dans le Top 5 des destinations « phare » de CBRE, suivent New York, Shanghai et Singapour.

Paris en haut du podium

Au 3e trimestre 2019, la masse de capitaux étrangers injectée dans la ville lumière a bondi de 44 % par rapport à la même période l’an passé. Depuis le début de l’année, ce volume s’est étoffé de 16 % par rapport à 2018. Paris plaît aux investisseurs étrangers, tout comme le reste du territoire.

A l’échelle de la France, les premiers investisseurs étrangers sont les Asiatiques (17,5 %). Des fonds Sud-coréens ont été à l’origine de plusieurs transactions XXL bouclées ces derniers mois, comme les tours Majunga et Eqho à La Défense, et les immeubles Lumière, à Paris, et Crystal Park à Neuilly-sur-Seine. Au cours de cette année 2019, les Sud-coréens auront acheté en France plus de 4 milliards d’euros d’immobilier tertiaire. « Les Singapouriens sont aussi présents et on anticipe une arrivée prochaine des Japonais très intéressés par le développement du Grand Paris », indique le directeur exécutif investissements de CBRE France, Nicolas Verdillon.

Londres détrônée

A force de perdre du terrain, Londres est donc rétrogradée en deuxième position. La ville continue de payer les incertitudes liées aux négociations du Brexit et aux reports à répétition. Les investisseurs institutionnels étrangers ont continué à lever le pied sur les opérations immobilières dans la City. Globalement, les volumes injectés au Royaume-Uni ont fondu de 29 % au troisième trimestre sur un an, et de 33 % depuis le début de l’année.
Situation contrastée en Europe

Résultat, le marché de l’immobilier tertiaire en Europe n’a capté, sur les neuf mois de 2019, « que » 192 milliards d’euros d’investissements, soit un recul de 14 % par rapport à la même période de l’an passé. Ce repli est «aussi dû au ralentissement observé en Allemagne où le marché devient cher et moins liquide », relève Nicolas Verdillon.

L’étude de CBRE note en revanche que les volumes ont augmenté en Irlande, en Italie et en Suède. « L’investissement immobilier reste solide et le marché liquide avec d’importants volumes de capitaux disponibles et prêts à se déployer », indique le dirigeant.

Bureaux, l’actif « star »

Si les bureaux restent la catégorie « star » des investisseurs institutionnels, CBRE confirme un regain d’intérêt de ces derniers pour d’autres actifs, comme le résidentiel et la logistique. Le résidentiel est aujourd’hui le deuxième secteur en volume d’investissement après le tertiaire, et dépasse à la fois le commerce et la logistique à la fin du troisième trimestre.

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